Avec la révolution du e-commerce, la protection des moyens de paiements en ligne est devenue un enjeu stratégique pour le développement de l’économie numérique. En 2014, alors que les transactions sur internet pesaient 11% seulement de l’ensemble des paiements, elles représentaient près des deux tiers de la fraude à la carte bancaire. Les fraudes en ligne se multiplient et menacent d’ébranler la confiance des consommateurs. Pourtant il existe des solutions pour limiter cette fraude.
Habib-Sylvain Gourguet, responsable Back Office, et Mathieu Deshayes, responsable de la fraude, chez PriceMinister, nous confie leurs best practices.
1- Le 3D Secure, un sésame indispensable
La première recommandation et la plus essentielle est de se doter de la fonction 3D Secure qui est un must have de la lutte anti-fraude aux moyens de paiement en ligne. Mais avec une nuance importante. Nous nous sommes dotés d’un système 3D Secure hautement paramétrable afin d’interrompre le moins possible le client dans son expérience d’achat. Ainsi le déclenchement de l’identification ne se fait qu’à postériori si les outils de détection considèrent qu’il y a potentiellement un risque de fraude.
2- Une équipe dédiée à la lutte contre la fraude
Beaucoup de sociétés proposent des systèmes tout intégrés qui font que la compétence humaine n’est plus nécessaire. Chez PriceMinister, nous avons choisi d’investir de l’argent dans nos propres équipes de développement pour s’adapter à ce marché de la fraude. Inutile d’externaliser systématiquement ce service et d’acheter des solutions packagées. Il est possible de se doter en interne d’outils qui vont permettre d’instaurer des règles pertinentes pour lutter contre ce fléau. Notre équipe dédiée a la main pour déclencher elle-même le 3D Secure car nos dispositifs nous permettent de regarder quels types de produits, auprès de qui la commande a été passée, quel est l’historique du client chez nous, quels sont ses précédents modes de règlement, etc… autant de paramètres pour piloter le plus finement possible le 3D Secure.
3- Une équipe spécialiste des moyens de paiement
Une bonne équipe de lutte contre la fraude lors d’achat en ligne est avant tout une équipe qui connaît bien les moyens de paiement en ligne. Elle doit maitriser parfaitement leur processus de fonctionnement et le profil des populations qui y a recours. A travers les rapports internes qui vont identifier les clients qui utilisent par exemple la carte bancaire, paypal ou encore le paiement en plusieurs fois, on s’aperçoit que la population et les risques de fraude sont totalement différents d’un moyen de paiement à un autre, d’où l’importance d’avoir des équipes rodées à ce mode de paiement.
4-L’analyse de la fraude
L’analyse des cas frauduleux est primordiale car c’est elle qui fait évoluer nos outils. Cette analyse est contextuelle et comportementale. Elle consiste à récupérer sur le site de vente en ligne la liste des oppositions, des recouvrements que l’on doit effectuer afin d’en sortir tout un tas de données. Ce ne sont pas les mêmes profils de clients qui vont utiliser les mêmes moyens de paiement. C’est donc tout cela qu’il faut analyser : de l’historique d’un client, en passant par l’article qu’il a commandé, ou encore le profil du vendeur… En étudiant précisément les cas de fraude, il est possible d’en déduire certains types de comportements et de produits plus concernés que d’autres par la fraude et ainsi d’anticiper sur des commandes qui semblent frauduleuses.
5-De la réactivité en permanence
Le mot clé de la lutte contre ce type de fraude c’est la réactivité. Les fraudeurs s’adaptent vite et comprennent très vite les règles du paiement sur internet. Ils n’hésitent pas à automatiser des tests, à passer des commandes avec des montants variés, à différentes heures et sur de nombreux produits afin d’avoir une idée claire et précise de quelles sont les règles qui fonctionnent sur les sites marchands. Alors pour les contrer, il faut toujours avoir un coup d’avance sur eux. Par exemple, lorsque vous mettez en place un nouveau moyen pour payer en ligne, il faut se poser la question des cibles potentielles. C’est important également de se tenir au courant de « l’actualité » de la fraude et de connaître les nouvelles règles, les nouveaux outils utilisés par les fraudeurs et qu’ils s’échangent sur internet. Si vous restez sur vos acquis et ne développez pas en permanence votre système de lutte contre la fraude, vous risquez d’avoir des résultats catastrophiques.
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