Le 22 mai 2010, Laszlo Hanyecz, un programmeur informatique, effectuait le premier paiement de l’histoire de 10 000 bitcoins, une devise numérique imaginée fin 2008, contre un bien. Où en est on aujourd’hui ? Est-ce intéressant et sécurisé pour un commerçant d’accepter les paiements en crypto-monnaie ? Toutes les réponses avec Alexandre David, Fondateur de Eureka Certification* et spécialiste des « blockchains » et des actifs numériques.


Cofidis Retail : Pouvez vous décrire comment fonctionne une crypto-monnaie ?

Alexandre David : Il s’agit d’une unité de compte qui permet de rétribuer une communauté d’acteurs (surnommés les validateurs) en remerciement de leur travail à la participation au protocole de validation qui produira une structure de données chaînées aussi appelée blockchain.

Notre vidéo à ce sujet : 

   

Le commerçant a plusieurs possibilités : le plus simple consiste à accepter le paiement directement en bitcoin (il lui suffit pour cela d’utiliser une application de wallet Bitcoin sur smartphone et de sécuriser à la fin de la journée l’ensemble des transactions sur un support déconnecté d’Internet comme un paperwallet); il peut aussi utiliser le service d’un tiers comme la solution pour les marchands de Coinbase ou Mollie qui permet le paiement en bitcoin directement en euro pour les boutiques physiques ou site web. Enfin, il peut également déployer son propre système (on appelle cela un noeud dans le jargon d’experts), autrement dit sa propre infrastructure IT pour recevoir le paiement et contribuer au maillage du réseau Bitcoin. Dans ce cas précis, cette troisième possibilité se révèle particulièrement intéressante dans le cas où le magasin ne souhaiterait pas être tributaire d’un tiers de confiance en se connectant à une API.  Dans cette configuration, le réseau lui permet d’opérer plus rapidement les transactions dans la blockchain et de manière plus sécurisée.

D’autres solutions sont en cours de développement comme le réseau Lightning de Bitcoin qui se déploie petit à petit ou comme BTCPay développé par le Français Nicolas Dorier.

CR : Le bitcoin est la monnaie la plus répandue. Quels sont les avantages pour un commerçant à accepter le bitcoin ?

AD : Il y en a plusieurs. Déjà, cette monnaie a l’avantage d’être non répudiable ; le commerçant a la garantie d’être payé, contrairement aux autres types de monnaies traditionnelles. Ensuite, le bitcoin est universel et international, ce qui simplifie les modalités de transfert de fonds. Également, le traitement quasi instantané des paiements permet d’effectuer les transactions en ligne plus rapidement, ce qui accélère le processus d’achat.

Le quatrième atout réside dans le faible taux des commissions (de l’ordre de centième de centimes pour une solution on-chain et gratuit en utilisant une solution off-chain telle que Lightning). Cet argument est d’ailleurs utilisé par certains distributeurs américains : si le client paye en crypto-monnaie, il règle le prix du produit moins ce que représente la commission bancaire traditionnelle. Également, la sécurisation est plus forte vu que le cryptage est réalisé par le nombre de validateurs. Par conséquent, plus l’écosystème est large, plus le système se révèle inviolable.

Bitcoin est une expérience historique unique au même état de développement que l’était Internet dans les années 1990.

CR : Quelles sont les limites ?

AD : Malgré un cours plus stable au fil des années, la crypto-monnaie reste encore extrêmement volatile. Au sens du Code monétaire et Financier (CMF), le bitcoin n’est pas considéré comme un instrument financier. Dans ces conditions, aucune banque Française n’accepte les bitcoins. C’est un frein majeur.

Une autre limite, technique celle là,  est qu’aujourd’hui, on ne peut réaliser que 7 transactions par secondes avec le réseau Bitcoin. Mais cette limite va être bientôt levée : un nouveau réseau est en train de s’implémenter, le Lightning Network, qui permettra, lui, d’opérer jusqu’à plus de 100 000 transactions par seconde.

CR : N’existe-t-il pas un risque que le bitcoin se déprécie si le cours fluctue, amputant au passage le chiffre d’affaires du commerçant ?

AD : Comme cité ultérieurement, il existe des solutions très simples qui permettent aux professionnels de convertir instantanément en euros les paiements reçus en bitcoins sans que ceci n’affecte l’organisation au niveau comptable. C’est le cas pour la vingtaine de commerçants qui acceptent les paiements en bitcoins au Passage du Grand Cerf à Paris.

Parmi les solutions les plus utilisées, citons celle de l’entreprise Paymium qui permet d’acheter les paiements en bitcoins contre des euros, ou encore celle de Coinbase.

CR : Quel avenir pour le bitcoin ?

AD : Bitcoin est une expérience historique unique au même état de développement que l’était Internet dans les années 1990. La formation professionnelle sur ces technologies d’avenir permet de se préparer au grand bouleversement de la transition numérique et de la tokénisation des entreprises. De nouveaux business-models s’offrent dès aujourd’hui aux entreprises : à elles de saisir les opportunités qui feront d’elles les nouveaux leaders mondiaux.


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* Eureka (https://www.eureka.co/) propose des formations sur les protocoles de registres distribués (Blockchains) qui s’adressent à un large vivier de professionnels issus de secteurs porteurs de croissances : développeurs, DSI, entrepreneurs, financiers, assureurs, ingénieurs, … Ces formations visent à renforcer la compréhension de cette technologie auprès des professionnels en validant leurs acquis. Eureka proposant à l’issue de ces formations une certification délivrée par des formateurs experts « blockchain ».


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